Petit Haïku en prose

Par tes rêveries mélancoliques


Une langueur harmonieuse

Jette tes feux de rage contenue

Aux nuages lourds de menace

Sur vos pays de Cocagne

Règne un enfer sans brasiers,

Reflets brouillés de la mélancolie                        By Senaq

Petit Haïku en green

 

Les lianes souples

Pavanent leurs brins


S'ébaudissent et s'étourdissent


Se lancent à l'assault des ramures frangées de rêves


Indolentes comme des hétaïres


Sous la lune rousse mélancolique


Suspendue à la fenêtre, pâle et incertaine


Fanal scintillant!
                            By Senaq

Hommage à Baudelaire

TULIPES NOIRES ET DAHLIAS BLEUS

Petit haïku en prose XI

Une langueur harmonieuse

Jette des faux de rage

Aux nuages lourds de menaces imprécises

Sur ces pays de Cocagne

Règne un enfer sans brasiers

Comme un miroir se noit en ses feux 

Et ses reflets brouillés de mirages musqués.

Petit Haïku en prose X

Jocrisses et benêts, comme une Pavane

Une Infante comme Petite-Maitresse

Bouffons de foire

Triviaux escamoteurs

Une vérité changeante et vulgaire

Se transforme et enfle et pète et rote..

Invitation à la valse?

Petit Haïku en prose IX

Les lianes souples de tes bras

pavanent leurs brins

S'ébaudissent et s'étourdissent

Elastiques se lancent à l'assaut

Arbres-Trees/Harmonies-Green

 

Petit Haïku en prose VIII

Sous une Indienne

Indolente comme une chatte

La lune rousse suspendue à la fenêtre

Luit

Pâleur incertaine,

Fanal scintillant de tes songes

Petit haïku en prose VII

Laids comme une blatte

Stoïques sous la lame

A la une des gazettes

Les marginaux errent

De titres en photos.

Petit Haïku en prose VI

Des vauriens va nu pied de misère

Débattent avec des coquettes suffragettes

Pour deux sous une orgie s'organise

Sur une pâture improvisée, un tapis élimé.

Petit haïku en prose V

Juges des enfers tyranniques

Animaux despotiques

Implacables dans leur désœuvrement

Une chimère, à leur trousse, aboi!

 

 

Petit haïku en prose IV

Par dessus, un égout mélancolique

Une sylphide anorexique

Saute ruisseau écorné par les odeurs fétides

Rancie comme un fantassin exténué

Implacable.  

Petit haïku en prose III

Une tour comme une Folie Plantée là

Une flèche désertée et alanguie

Un blasphème sur l'ombre de ta peau.

 

Petit haïku en prose II

Fantôme immuable

Bouche fendue sur un cri

Munch cupide, avare de tes couleurs! 

Petit haïku en Prose I

Ratatiné comme une coquette violentée

Glapissements à la lune rousse

Chien qui hurle au paysage!


Supermarché: vers libres

SUPERMARCHE.

comme une image sale

Dans les allées du supermarché

On croise des gens pressés.

 

On regarde des boites de conserve et des bouteilles

Sous la laideur des néons figés sous des structures en fer.

 

Les grands yeux fatigués de la surveillance

N'ont pas de paupières

Et le fixité de leurs pupilles dilatées, errent.

 

Les légumes, les magazines, les lessives et les shampoings

Sont comme une armée bien rangée

Disciplinés  comme une image sale:

Ces repentis de la Liberté.

 

Ils enserrent les ombres qui leur font face,

Silhouettes fugitives et perplexes

Soldats de la multitude.

 

Trainent les pieds, en pointant des listes

Les yeux rivés, les oreilles branchées sur leurs consoles

Revêtus des cilices silencieux de leurs abdications.

 

 


Qui peut dire ce que pensent les roses. Vers libres

QUI PEUT DIRE CE QUE PENSENT LES ROSES?

 

Qui peut dire ce que pensent les roses?

Laissons-les mourir au jardin.

 

Sous un soleil mal étreint

Les velours de leurs feuilles tendres

Inestimable tombeau

Sombres parois de la faim.

 

Beauté inégalée et simplicité sublime.

 

Laissons les offrir leurs cœurs froissés  

A contempler un bref instant, un éclat de mica.

 

Tout se fige et tout renait

Un cristal fissuré

Dont les pétales vacillent sous le vent.


Corps Obscurs. Vers libres

Corps obscurs

 

Corps morts sous la coque

Corps blancs de plastique

Os de seiche en ferraille

Fer blanc irisé de gas-oil

 

Naviguent sur les clapots incessants

Arc en ciel couchés sur la lande mouvante

 

Les divagations du soleil

Effraient les reflets changeants

Des ombres qui se noient

 

Dislocations éparses des mâts

Fragmentations fugaces des ailes

Mourantes sur les flots

Caresses alanguies

Au rivage endormi

 

Les éblouissements étincellent

Et l'ombre jaillit

Elle étend sur tous 

Son visage obscur.